tortilla espagnole aux pommes de terre

J’ai eu la chance de découvrir la magnifique ville espagnole de Seville en octobre 2009 lors d’un voyage d’étude à l’école. On s’est promené à travers toute la ville pendant cinq jours, on a découvert sa riche architecture et passionnante histoire, on a fait la fête comme des fous, et on n’a pas dormi plus que deux heures par nuit. On a également mangé une tonne de plats espagnols, qui consistaient pour la plupart de mes camarades de classe d’une variété de tapas traditionnels allant des fruits de mer au jambon. Etant donné que je ne mange ni de fruits de mer ni de jambon, j’étais chanceuse si je trouvais quelque chose de laitier ou végétarien. J’ai fini par manger plusieurs parts de tortilla espagnole aux pommes de terre pour le déjeuner ainsi que le dîner, remplissant mon corps d’énergie pour le restant du séjour. Tout aussi délicieuses qu’elles étaient, combien de tortillas pouvais-je vraiment manger sans en avoir ras-le-bol? Je ne peux pas vivre de la même chose tous les jours. Je n’ai pas mangé du salami depuis plus de dix ans après un voyage d’étude en Italie en 2002 où j’ai été servi que des sandwich de salami pendant une semaine. Ok, cette logique ne s’applique pas forcément à tous les cas, car je pourrais probablement manger un de ces cookies au beurre de cacahuète tous les jours sans en avoir marre. Mais dès le deuxième jour à Seville j’en pouvais plus des pommes de terre. J’en pouvais tellement plus que je n’ai plus mangé de tortilla aux pommes de terre pendant les quatre prochaines années.

J’ai changé d’avis quand j’ai commencé à sortir avec Jon en 2013, plus précisément lorsque sa mère espagnole a servi une tortilla aux pommes de terre comme plat d’accompagnement à un diner. Mon amour pour la tortilla était tout de suite de retour, devenant de plus en plus fort à chaque fois que je mangeais de nouveau la fameuse tortilla española de ma belle-mère. Elle ne la prépare pas très souvent dû au fait que c’est assez gras, mais lorsqu’elle le fait je ne peux pas m’empêcher de sourire en pensant que je m’étais juré de ne plus en manger il y a quatre ans. J’étais si heureuse de trouver sa recette dans un classeur de cuisine géant que j’ai reçu avant mon mariage, incluant les meilleures recettes de ma famille ainsi que de mes copines partout dans le monde. Pour un de nos premiers diners en tant que couple marié, j’ai décidé de préparer une tortilla pour surprendre Jon avec un des plats signatures de sa mère.

J’ai préparé la tortilla quelques fois depuis, perfectionnant ma technique avec chaque nouvelle tentative. Créer une tortilla parfaite est véritablement un art — ou ainsi dirait Jon — qui peut être appris qu’en essayant plusieurs fois. Lorsque je pense à ma première tortilla je rigole, elle n’était pas mauvaise mais pas si incroyable, définitivement pas aussi bonne que celle de ma belle-mère.

J’ai toujours suivi la recette de ma belle-mère à la lettre mais dernièrement j’ai commencé à rajouter une pincée de paprika au mélange de pommes de terre, oeufs et oignon. Le paprika apporte un goût légèrement fumé au plat tout en augmentant les saveurs de la tortilla. L’astuce pour créer une tortilla parfaite est de couper les pommes de terre en demi-cercle fins, puis de les cuire dans de l’huile végétale avec des lamelles d’oignon jusqu’à bien molles et dorées. Lorsque les pommes de terre sont bien cuites, il faut les égoutter pour enlever un maximum d’huile et les mélanger à des oeufs avec du sel, du poivre et une pincée de paprika. La tortilla est ensuite cuite dans la poêle comme tu cuirais une omelette géante, la laissant bien dorer d’un côté avant de la retourner pour cuire de l’autre. J’ai décidé de filmer toute la recette pour te donner une meilleure idée des différentes étapes, voici la video ci-dessous.

 

 

Même si je ne peux toujours pas consommer de la tortilla tous les jours, ça ne me dérange pas d’en manger de temps en temps — surtout durant Pessah (la Pâques juive) où les pommes de terre deviennent une grosse partie de notre régime alimentaire. Je n’ai toujours pas mangé du salami et rien ne me convaincra du contraire, à moins que ma belle-mère puisse trouver encore une fabuleuse recette pour me faire l’aimer à nouveau. Elle m’a appris à adorer la tarte au citron et m’a redonné envie de tortilla aux pommes de terre, alors on ne sait jamais!

 

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